L'explosion de problèmes de santé inflammatoires chroniques et la forte consommation de médicaments anti-inflammatoires ont laissé croire que toute inflammation est mauvaise et doit être stoppée immédiatement.
L'inflammation chronique ou de bas grade est en effet devenue un réel problème de santé et est à présent considérée à l'origine de nombreuses maladies chroniques et dégénératives courantes : même la dépression et la maladie d’Alzheimer ont comme caractéristique principale l’inflammation. Le revers de la médaille est que l’inflammation est également un processus naturel important qui aide à protéger contre les blessures, les infections et les toxines.
L’inflammation est le moyen physiologique normal pour nous défendre contre les substances étrangères et pour réparer nos tissus endommagés.
S'il y a trop d'inflammation, votre santé en souffrira. Et s’il n’y en a pas assez, votre santé en souffrira également. Comme pour tout, la clé est de trouver un équilibre.
Quels sont les problèmes associés à une inflammation chronique ?
✓L'allergie
✓Les pathologies articulaires
✓Les problèmes de peau (eczéma, psoriasis, dermatite)
✓L'asthme
✓Problèmes de santé mentale (dépression)
✓Fonction cognitive (maladie d’Alzheimer)
✓Problèmes cardiovasculaires
✓Diabète (type 1 et 2)
✓Obésité
✓Maladies auto-immunes
✓La fibromyalgie
✓La fatigue chronique
✓Certaines formes de cancer
✓Troubles inflammatoires de l’intestin (MICI, maladie de Crohn, colite)
L’inflammation crée des radicaux libres qui peuvent endommager les tissus. Il est essentiel de consommer suffisamment d’antioxydants pour arriver à neutraliser ces radicaux libres.
Malheureusement, l’alimentation et le mode de vie occidentaux sont remplis de facteurs déclencheurs qui permettent à l'inflammation de persister au-delà de ce qui est utile, mettant le corps dans un état pro-inflammatoire constant. Lorsque l'inflammation est constamment en déséquilibre, il en résulte naturellement des problèmes de santé chroniques.
En revanche, de nombreux facteurs liés au régime alimentaire et au mode de vie ont un effet calmant sur les processus inflammatoires.
La clé réside dans le maintien de cet équilibre délicat pour ramener le corps dans un état d’harmonie et d’équilibre (homéostasie) où l'inflammation est utilisée en cas de besoin, ponctuellement mais le corps revient rapidement à l'équilibre une fois que la menace est passée.
Alors comment retrouver l’équilibre grâce à une inflammation contrôlée ?
Quels sont les facteurs déclenchant un état pro-inflammatoire ?
- Les graisses trans des produits industriels et un excès de graisses saturées
- Les oméga 6 en excès (acide arachidonique AA contenue dans les viandes et les produits laitiers et LA acide linoéique de certaines huiles végétales)
- Le sucre car il peut induire une hyperinsulinémie
- La sédentarité
- Les déficiences nutritionnelles (en vitamines B, C, D, Zinc et acides gras oméga 3)
- Les blessures
- Le stress chronique et un système nerveux autonome en déséquilibre
- Le stress oxydant
- Les toxines (tabac, trop de café, alcool, pesticides/herbicides, produits ménagers ou cosmétiques chimiques contenant des perturbateurs endocriniens)
- Les infections (virales, bactériennes, parasites, champignons)
- Une mauvaise santé intestinale (dysbiose intestinale et augmentation de la perméabilité intestinale)
- Les allergies ou intolérances alimentaires (les plus courantes étant gluten, caséine, œufs, maïs, soja) : elles ne sont que le reflet d’un intestin malade. Une fois l’intestin guéri, ces réactions disparaissent dans la plupart des cas
L’inflammation chronique peut rester silencieuse et insidieuse, sans aucun symptôme pendant des années.
Quels sont les facteurs ayant un effet anti-inflammatoire ?
- Les oméga 3 à longue chaîne (EPA et DHA) contenus dans les poissons gras des mers froides et dans les viandes provenant d’animaux nourris à l’herbe et les oméga 6 sous forme DGLA dérivé du GLA présent dans l’huile de bourrache et onagre
- Une eau pure et revitalisée
- L’exercice physique modéré
- Une alimentation variée type régime méditerranéen
- Un sommeil réparateur
- Des moments de récupération et de détente
- Un apport suffisant en antioxydants (bioflavonoïdes, caroténoïdes et cofacteurs vitaminiques et minéraux pour produire nos propres antioxydants comme le SOD et le GPX)
- Produits bio alimentaires, ménagers et cosmétiques + soutenir les capacités de détoxification pour ceux qui ont des polymorphismes génétiques (SNPs)
- Un microbiote diversifié capable de garder les pathogènes sous contrôle
- Une barrière intestinale en bonne santé
- Un système nerveux autonome équilibré et un nerf vague actif
La meilleure prévention est de contrôler cette inflammation chronique qui peut causer des problèmes à terme dans chaque organe, chaque partie de notre corps.1
Quels sont les nutriments et phytonutriments possédant des propriétés anti-inflammatoires ?
Cette liste est non exhaustive :
✓Bioflavonoïdes de vitamine C et d’agrumes - Plus de 50 années de recherche démontrent le rôle de la vitamine C dans le système immunitaire et en tant qu’antioxydant puissant. Les bioflavonoïdes d'agrumes ont des effets antioxydants et anti-inflammatoires importants.
✓Boswellia- Un remède ayurvédique traditionnel utilisé depuis longtemps pour traiter un grand nombre d'affections inflammatoires chroniques et s'appuyant désormais sur des preuves scientifiques.
✓Curcumine- Principal composant actif du curcuma, la curcumine a une activité anti-inflammatoire et anti-oxydante étendue et a fait l'objet de nombreuses études dans de nombreuses maladies chroniques. La curcumine est notoirement difficile à absorber, cependant, elle est mieux administrée sous forme de supplément micellaire, car il a été démontré qu'elle était 85 fois plus puissante que la curcumine en poudre normale.2
✓Gingembre- Les études suggèrent que le gingembre possède des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques significatives.
✓Oméga 3- Les régimes occidentaux sont souvent trop riches en oméga 6 et pauvres en oméga 3, ce qui contribue à un large éventail de maladies caractérisées par la douleur et l'inflammation. Un complément d'huile de poisson riche en oméga 3 de haute qualité peut aider à réduire l'inflammation si l’assiette ne contient pas assez de poissons gras (sardines, harengs, anchois, maquereaux sont à favoriser et limiter les gros poissons gras comme saumon et thon à cause de leur teneur en mercure).
✓Quercétine
✓Réglisse
✓Romarin - Cette plante populaire a une longue histoire d'utilisation traditionnelle, avec d'importantes propriétés antioxydantes, antimicrobiennes et anti-inflammatoires.
✓Thé vert - Un puissant antioxydant qui aide à moduler plusieurs voies inflammatoires.
✓Vitamine D- Beaucoup de gens ont une faible teneur en vitamine D et de nombreuses recherches ont démontré les effets anti-inflammatoires de la vitamine D.
Comment mesurer directement ou indirectement cette inflammation chronique ?
Bilans biologiques conventionnels (médecin) :
- CRPus (CRP ultra sensible)
- Ferritine3
- Hyperinsulinémie4
- Marqueurs d’autoimmunité
Bilans biologiques spécialisés, non remboursés par la Sécurité Sociale (me contacter) :
- Profil des acides gras et mesure du rapport AA/EPA, marqueur de l’inflammation cellulaire
- Statut en antioxydants
- Mesurer une éventuelle dysbiose intestinale (soit par test de selles soit par mesure des métabolites urinaires)
- Perméabilité intestinale (zonuline, alpha1-antitrypsine)
- Allergies alimentaires retardées liées aux anticorps IgG
Références
- Elenkov IJ et al. Cytokine dysregulation, inflammation and well-being. Neuroimmunomodulation2005;12(5):255-69.
- Schiborr C, Kocher A et al. The oral bioavailability of curcumin from micronized powder and liquid micelles is significantly increased in healthy humans and differs between sexes. Mol Nutr Food Res. 2014, 58, 516-527
- Moen IW et al. Increased Plasma Ferritin Concentration and Low-Grade Inflammation-A Mendelian Randomization Study. Clin Chem 2018 Feb;64(2):374-385. doi: 10.1373/clinchem.2017.276055. Epub 2017 Oct 16.
- Brundage SI et al. Insulin increases the release of proinflammatory mediators. J Trauma 2008 Aug;65(2):367-72. doi: 10.1097/TA.0b013e3181801cc0.