Quelle est la différence entre la naturopathie et la médecine fonctionnelle ?
Quelle est la différence entre la naturopathie et la médecine fonctionnelle ? RDV Découverte Hippocrate, le père de la naturopathie La force vitale de guérison La plus grande contribution d’Hippocrate est le concept de “vis medicatrix naturae” ou le pouvoir guérisseur de la nature. Le corps possède une sagesse innée et une capacité naturelle à se guérir lui-même.Par exemple : la cicatrisation, la réparation d’une fracture. Toutes les techniques naturopathiques cherchent à soutenir cette capacité de guérison : L’alimentation “Que ton aliment soit ton médicament” L’exercice physique Le sommeil Le bien-être émotionnel Les obstacles à la guérison bloquent la capacité d’auto-guérison de l’organisme. La contamination par les métaux lourds et les xénobiotiques, les infections focales, la pollution électromagnétique, les tissus cicatriciels, les anomalies métaboliques génétiques et les lésions des organes parenchymateux vont à l’encontre des meilleures intentions thérapeutiques et doivent être traitées. « Le microbe n’est rien, le terrain est tout » Antoine Béchamp Le terrain en naturopathie Le terrain est une notion que les naturopathes partagent avec les homéopathes par exemple. Le terrain est considéré comme l’état interne de l’organisme, qui englobe à la fois les aspects physiologiques, émotionnels et énergétiques de la santé. Le terrain représente la capacité propre à l’individu, en fonction de son mode de vie, son environnement et ses aspects constitutionnels (innés), à maintenir un équilibre harmonieux face aux agressions et aux stress de la vie quotidienne. C’est la raison pour laquelle certaines personnes tombent malades alors que d’autres ne le sont pas, alors qu’elles sont exposées au même microbe. « Le microbe n’est rien, le terrain est tout » Dr Antoine Béchamp Jeffrey Bland, le père de la médecine fonctionnelle Jeffrey Bland, biochimiste de formation, crée en 1990 le concept de médecine fonctionnelle aux Etats-Unis, car le modèle conventionnel avec son approche « un symptôme – un médicament » ne répond pas correctement, selon lui, à l’augmentation croissante des maladies chroniques multi-systémiques et multifactorielles. Il va fédérer autour de lui plusieurs médecins qui créeront l’Institute of functional medicine (IFM). Il est aujourd’hui à la tête du PLMI (The Personalized Lifestyle Medicine Institute – L’Institut de médecine personnalisée et du mode de vie). Qu’est-ce que la médecine fonctionnelle ? Comme la naturopathie, la médecine fonctionnelle cherche à identifier et corriger les causes profondes de la maladie. Comme la naturopathie : Elle considère le corps comme un système intégré, et non comme un ensemble d’organes indépendants divisés en spécialités médicales. Elle traite la personne dans son ensemble, pas seulement les symptômes de la maladie. En effet, chaque symptôme peut n’être qu’un aspect de la maladie d’un individu. Grâce aux nouvelles technologies de laboratoire, la médecine fonctionnelle va utiliser la biologie pour objectiver les déséquilibres biochimiques et physiologiques, par exemple quantifier les déficiences nutritionnelles, identifier une dysbiose (un déséquilibre du microbiote). « Au-delà des polymorphismes génétiques, il y a seulement cinq causes à toutes les maladies : une mauvaise alimentation, un stress chronique, des microbes, des toxines et des allergènes qui affectent notre ADN et provoquent des changements dans l’expression de nos gènes, exprimant ou supprimant différents gènes et messages qui vont agir sur notre métabolisme. » « En médecine conventionnelle, on s’occupe de la fumée sans s’occuper de ce qui a provoqué le départ du feu. » « Tout est connecté. Aucun organe, récepteur cellulaire ou hormone ne fonctionne isolément. » « Un corps qui est chroniquement enflammé et abrite un microbiote déséquilibré est un corps malade. » Dr Mark Hyman Comparaison naturopathie vs médecine fonctionnelle Quand la naturopathie parle de terrain, la médecine fonctionnelle évoque l’épigénétique ou l’expression des gènes en fonction de notre environnement. Quand la naturopathie parlait de la flore intestinale, la médecine fonctionnelle parle de microbiote, microbiome, métagénomique. Quand Hippocrate disait “Tout vient de l’intestin”, la médecine fonctionnelle parle d’intestin perméable (leaky gut), de SIBO (pullulation microbienne du grêle). La force vitale des naturopathes serait à comparer avec la fonction des mitochondries, organelles capitales pour produire de l’énergie certes, mais aussi lutter contre les maladies de civilisation. Conclusion Naturopathie et médecine fonctionnelle partagent beaucoup de visions communes. La naturopathie a compris depuis longtemps l’importance de vivre en harmonie avec son environnement. La médecine fonctionnelle a pris conscience qu’un nouveau regard sur les maladies chroniques était nécessaire, elle a réussi à “standardiser” l’analyse de la physiologie et développé des tests pour objectiver ces déséquilibres fonctionnels pour mieux pouvoir les corriger. Les deux disciplines se complètent dans une vision intégrative et individualisée de la santé (si la maladie est multi-factorielle, la solution doit corriger plusieurs facteurs) et de prévention. La médecine allopathique s’intègre parfaitement dans cette approche intégrative avec des solutions efficaces en cas de problèmes aigus et urgents.